❈ nom : Spencer-Graham ❈ prénom(s) : Seymour Gideon ❈ pseudo : Watchman ❈ âge : 24 ans ❈ lieu de naissance : Cheyenne, Wyoming ❈ métier : Observateur ❈ groupe : Citoyens ❈ situation amoureuse : Célibataire ❈ avatar : Gaspard Ulliel ❈ crédit : (c) Fay

De mon enfance dans le Wyoming, je garde le souvenir de la quiétude de la verdure environnante. Notre petite ville, bien qu'elle comptait son lot de vandales et détraqués échappaient encore à la folie de la vidéosurveillance qui implantait ses prémices dans les villes surpeuplées. J'eus une enfance paisible, rythmée par les jeux échangés avec ma soeur de quatre ans mon aînée. Sans oublier les cajoleries d'une grand-mère enthousiasmée par notre présence. Nos parents avaient choisi de nous élever à la campagne, loin du tumulte angoissant de leur vie basée à Boston. Ils voulaient préserver notre innocence, mise à mal par le système car le paternalisme du parti ne préserve que l'ignorance. Les retrouver fut autant un soulagement qu'un déchirement et fidèle à moi-même, j'éprouvais une peur irréaliste à l'idée de quitter le confort que je choyais.

Mon père était horloger. Il aimait beaucoup son travail, capturer le temps qui s'égrenait à une vitesse folle et qui emportait avec lui les souvenirs radieux d'un passé qui semblait déjà si lointain. J'adorais le voir travailler avec la précision du maître artisan. Voir ces petits mécanismes prendre leur place au milieu d'un grand tout, justifiant ainsi leur existence. Comprendre la complexité des mécanismes en l'observant. C'est certainement à cela que je dois mon esprit analytique si sollicité aujourd'hui. Oui, tout me prédestinait à devenir observateur. C'est ce que j'ai toujours été, bien avant de me tenir derrière mes écrans. Plus jeune, ma timidité maladive m'empêchaient de me mêler aux autres. Même une volonté inébranlable ne pouvait m'aider à prendre confiance. Bègue sous le coup du stress, mes prises de paroles entraînaient l'hilarité. Je me tenais éloigné pour mon propre bien-être et ai fini par me convaincre qu'il en était mieux ainsi. Solitaire par obligation, je ne pouvais m'empêcher d'envier ces autres qui m'avaient exclus de leur système et analyser jalousement leur comportement. Avec suffisamment de minutie, j'apprenais le moindre de leur secret mais ne m'en servait jamais contre eux. Il me semblait détenir un certain pouvoir, de connaître ce que les autres ignoraient, ce que parfois, il étaient incapable de comprendre par eux-mêmes.

Pour autant, je ne serais pas devenu observateur si j'avais eu le choix. Adolescent, je rêvais d’être un ténor du barreau. De rendre les yeux à cette justice aveugle dont le doigt accusateur pouvait s’abattre sur tous. Il ne faut y voir nulle noblesse d’âme, juste une expérience traumatisante qui fut le germe d’une révolte rapidement déracinée.
Ce matin là, il n'y avait pas école et mon père avait lourdement insisté pour ne pas me voir le suivre à l'atelier. D'un naturel relativement têtu, je lui en avais fais la promesse en sachant déjà que je serais incapable de la tenir. Je le rejoignis dans le début de l'après midi alors que l'agitation des rues devenaient palpables. Les manifestations étaient devenue courantes et les efforts du régime pour maintenir le calme semblaient futiles, jusqu'à un certain point...
Aux alentours de seize heures, on ne distinguait plus les cris d'entre les coups de feux. L'histoire du parti s'inscrirait dans le sang des manifestants. L'une d'elle et non la moindre, vint trouver refuge dans la boutique de mon père, éloignée de l'épicentre du mouvement. La jeune femme était une brune avec une longue chevelure, au corps élancé et maigre. Les traits de son visage étaient anguleux, carrés presque masculins, suffisamment atypique pour que je me souvienne d'elle si nous nous étions déjà croisés, ce qui n'était pas le cas.

« Ils ont eu Alaska et Nashville. Je me suis séparée de Colombus pour avoir une chance de leur échapper. » Pourtant mon père semblait bien la connaître. Il prit son air grave et songeur, baissa légèrement la tête et se dirigea vers la trappe cachée sous le tapis pour que la demoiselle puisse y trouver refuge. « Cachez-vous ici, tous les deux ! Ne sortez pas avant que je ne vous le demande. » Je n'aimais ni le ton, ni le visage qu'avait arboré mon père et je commençais à avoir réellement peur ainsi forcer à rejoindre les ténèbres de la cave. Je n'étais à Boston que depuis quelques mois, mes parents devaient avoir tout une vie dont j'ignorais l'existence. Ma curiosité était mise à rude épreuve face aux secrets de mon père. Maintenant je comprends pourquoi il a voulu nous tenir à l'écart. Hormis pour nous protéger, il souhaitait également se prémunir de notre indiscrétion. On nous apprenait si bien à haïr et dénoncer tout acte ou pensée qui iraient à l'encontre du système qu'ils n'étaient pas à l'abri d'une trahison au sein de notre famille. Faire confiance, c'est se donner toutes les chances de se faire poignarder dans le dos. Pour autant, je ne sais toujours pas pourquoi ils ont choisis de nous avoir à leurs côtés juste avant les grandes révoltes. Si ce n'est pour que l'on sache qu'ils luttaient contre la nation et que l'on garde une certaine réserve et un œil critique sur les actions commanditées par le Régime. C'était peine perdue.
Des voix étouffées nous parvenaient, il devait être question de retrouver la dame qui me tenait compagnie mais mon père ne céda pas et s'enfonça dans ses mensonges, même devant leurs menaces, même devant leurs balles.

❈ pseudo : Mrs Nobody
❈ prénom(s) : Unknow
❈ âge : 19 ans
❈ comment nous as-tu découvert ? PRD powaa !
❈ présence sur le forum : 4/7
❈ Un mot pour finir ? Code OK par Luce.